« Pendant une période s’étalant schématiquement de zéro à sept ans, le caractère et la personnalité de l’enfant vont se construire et, l’adulte qu’il adviendra ensuite, utilisera souvent, tout le restant de sa vie, ses expériences infantiles et les solutions psychologiques comportementales élaborées à cette période. Parmi les trois classiques stades de développement psycho-affectif, nous retiendrons particulièrement le stade génital pendant lequel œuvrent les mécanismes d’attirance/répulsion et d’identification parentale avec le complexe d’Œdipe pour le petit garçon et le complexe d’Electre pour la petite fille. Il nous servira de base pour l’étude que je vous propose aujourd’hui, car notre capacité à aimer « l’autre » dépend grandement de la résolution et de la liquidation de cette étape génitale.

Ainsi, après avoirs analysé les premiers cas, curieusement, (…) la plupart des amoureux en désordre possédaient un point commun qui me permettait d’appréhender leur problématique d’une manière originale: la comparaison des dates inscrites au sein de leur arbre généalogique.

Quelle ne fut ma surprise! Il existerait un moyen des plus simples pour déterminer, preuves à l’appui, leur identification sexuelle infantile. J’ai ainsi pu vérifier certaines connexions remarquables qui ont été suivies par de nombreuses améliorations au sein des foyers. Aussi, commençaient à être décrites les premières scènes d’un film dont le titre pourrait s’intituler:

Œdipe et Electre démasqués par les dates!

L’idée maîtresse de cet essai est simple: enfant, j’ai baigné dans une certaine ambiance affective et émotionnelle au niveau de ma famille, de mon clan. J’ai été confronté à de nombreuses situations agréables ou non grâce et avec lesquelles ma personnalité s’est construite entre mes zéro et sept ans. Mon inconscient a progressivement enregistré des paramètres de tous ordres qui me serviront de base dans mon fonctionnement d’adulte. Cet adulte que je suis aujourd’hui chercherait à retrouver cette ambiance en rencontrant des situations – le plus souvent symboliques – en rapport avec celles de mon enfance. Pour y parvenir, mon inconscient « me guide » dans certains de mes choix, amoureux, amicaux et professionnels… Ici, nous étudierons plus spécifiquement le volet des rencontres et des désordres amoureux.

En résumé, et comme de nombreux grands noms de la psychologie, nous pouvons affirmer que le fait de rechercher inconsciemment et classiquement son père ou sa mère à travers notre partenaire est tout à fait normal quand cela ne dépasse pas certains seuils psychologiques inconscients que seul notre dynamique pulsionnelle peut apprécier et qui est unique pour chaque personne. Dans la majorité des histoires de désordres amoureux, ce seuil est souvent atteint et même dépassé. Aussi, notre relation amoureuse inconsciente ne se fait-elle plus avec notre partenaire à part entière. En effet, cette dernière ou ce dernier sera considéré plutôt comme la ou le substitut de l’un de nos deux parents dans les cas habituels. En outre, comme cette étude va le démontrer et c’est une des grandes nouveautés que je propose, notre partenaire peut se substituer à d’autres personnes de la famille, tel un frère, une sœur, un des grands-parents, une tante ou un oncle.

Arrivé à ce stade plus ou moins dépassé, le brouillard de l’inceste symbolique ou affectif commence à envahir la boîte crânienne de l’individu intéressé par ce phénomène inconscient et, petit à petit dans certains cas, il peut évoluer et se renforcer pour s’installer plus ou moins définitivement. Aussi, la loi de l’interdit de l’inceste est-elle plus ou moins automatiquement respectée.

La conséquence se matérialise par un signe spécifique et souvent rencontré: la diminution de la fréquence des rapports sexuels et amoureux faits de tendresses, d’attentions et de câlins pouvant aboutir à l’arrêt des relations amoureuses et… sexuelles. »