C’est en 2000, après 20 ans de pratique astrologique, que j’ai fait la connaissance de Gérard Athias. J’ai suivi ses séminaires, émerveillée à chaque fois par son talent (j’ai envie de dire son génie, mais ça va l’énerver…), et la justesse de son verbe qui semble fuser dans une gerbe d’étincelles, percutant pourtant sa cible avec une précision millimétrée. Il se trouve quelque part à mi-chemin entre la logique la plus pure et l’esprit magique, entre recherche scientifique et virtuosité artistique, entre concret et spirituel, entre déduction rationnelle et intuition fulgurante, nous prouvant par l’exemple que cerveau masculin et féminin peuvent travailler de concert pour notre plus grand bonheur.
Si je veux lui rendre hommage aujourd’hui c’est qu’au-delà de la générosité de son enseignement et de son amitié, il m’a appris une chose importante sans laquelle j’ n’aurais pu écrire ce livre: le courage d’être moi-même et de sortir des dogmes.
Ma généalogie a donc fait de moi une astrologue et nul doute que mes parents ont réactivé cette demande familiale dans les 18 mois avant ma naissance, inconsciemment s’entend, car je doute fort que cette idée leur ait jamais effleuré l’esprit! L’eussent-ils souhaité que j’aurais probablement fait autre chose, non par esprit de contradiction mais parce que les demandes conscientes ne programment jamais rien.
Je sais donc aujourd’hui que ce n’est pas sciemment que j’ai emprunté cette voie et que regarder les étoiles ne relève pas d’un choix personnel mais d’un programme familial. J’ai eu au moins la chance d’aimer ça.
C’est à la fois très simple et très compliqué à admettre: ce que vous êtes aujourd’hui dans tous les aspects de votre vie n’est rien d’autre que le sens que vos ancêtres vous demandent d’exprimer. Le positif comme ce que vous jugez négatif… À leur décharge, que ce soit l’un ou l’autre, ce n’est pas volontaire de leur part et autant dire qu’il n’y a personne à blâmer ou à remercier selon les cas.
En résumé, chacun de nous s’inscrit dans une lignée et devient l’héritier involontaire des transmissions familiales inconscientes. Le but est donc de comprendre les mécanismes inconscients véhiculés par la saga familiale et de nous libérer de ceux qui nous posent des problèmes, par la prise de conscience. Si vous avez le programme généalogique d’être heureux, riche et en bonne santé, je vous encourage toutefois vivement à ne surtout rien déprogrammer…
Il va sans dire que nos mémoires généalogiques ne nous enlèvent en rien la responsabilité de nos actes.
C’est donc en tant qu’astrologue que j’ai appréhendé l’enseignement que j’ai reçu en biologie et en psychogénéalogie. Avec difficulté d’abord: je ne trouvais pas la porte d’entrée. Mais y en avait-il seulement une?
Puis, j’ai fini par comprendre que si le thème astral dévoile qui nous sommes, il révèle forcément les programmes généalogiques dont nous avons hérité. En effet, la réalité de notre vie d’aujourd’hui n’est rien d’autre que le transposé de l’inconscient parental dans les 18 mois précédant notre naissance, ce projet-sens trouvant lui-même sa source dans notre histoire généalogique.
C’est à partir de là que nous avons cherché, Gérard et moi, les correspondances entre les signes et les conflits biologiques. À chaque signe ses conflits et ses correspondances biologiques et généalogiques ou, plus explicitement, en quoi est-ce une solution parfaite de l’inconscient familial de naître sous tel signe ou telle configuration astrale, plutôt que sous d’autres. Comment accéder au projet-sens à partir d’une carte du ciel fera l’objet d’un autre ouvrage.
Je suis partie de la symbolique astrologique pour découvrir les différentes programmations biologiques et généalogiques inscrites dans le couple signe solaire et signe ascendant. Il en a résulté 144 textes destinés à tous ceux qui s’intéressent à leur histoire familiale et n’ont que peu d’informations sur les événements des 18 mois avant leur naissance.
Dans la pratique, j’ai cherché à comprendre en quoi chacune de ces 144 configurations était une réponse familiale, à quel stress correspondait cette réponse et quelles problématiques ou maladies pouvaient en découler. Précisons que l’on peut avoir le programme de telle ou telle maladie sans jamais la développer.
Mon but est de donner ici des pistes de recherches afin de combler les vides comme les non-dits et de vous permettre de mieux comprendre les programmes dont vous êtes porteurs. Ces pistes, évidemment non exhaustives, devront être utilisées non comme des certitudes mais comme des sujets de réflexion sur vous-même et vos ancêtres. Peut-être vous permettront-elles de trouver une solution et de toucher du doigt que votre problématique actuelle trouve sa source non seulement en vous-même, mais aussi chez vos aïeux. Il vous appartiendra ensuite de vous en libérer ou non. En effet, connaître nos programmes de vie est sans doute le premier pas à faire pour nous en détacher, le second résidant dans une prise de conscience qui libèrera l’émotion, seule possibilité de guérison.
Longtemps, l’astrologie a été utilisée pour prédire l’avenir. Ceux qui aujourd’hui excellent dans cet art, préfèrent employer le terme de prévision, moins empreint de fatalisme et de détermination que le premier. D’autres encore préfèrent se consacrer au présent et l’utiliser comme outil de connaissance de soi s’inscrivant dans une démarche évolutive.
Mais pour bien comprendre son présent, encore faut-il connaître son passé et celui de sa famille: seule cette connaissance nous permettra de sortir du livre familial écrit par nos ancêtres et ainsi, pourrait-on dire, nous délivrera.
Dans la mesure du possible, essayez de lire cet ouvrage avec votre cœur plutôt qu’avec votre tête, car tel est le secret de la prise de conscience. Certains trouveront l’exercice difficile et je ne peux que les comprendre. Aussi, pour illustrer ces propos, j’en terminerai avec une anecdote que raconte Jung dans son autobiographie (Ma vie): alors qu’il parlait avec un Indien, Pueblos, ce dernier lui expliqua qu’il pensait que les Blancs étaient tous fous; Jung lui demanda pourquoi il pensait cela.
« Ils disent qu’ils pensent avec leur tête », rétorqua l’Indien.
« Mais naturellement! Avec quoi donc penses-tu? », répliqua le psychiatre.
« Nous pensons ici », répondit Pueblos en indiquant son cœur.

